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Ingénieur généraliste : mythe ou réalité ?

Quel type d’école choisir ?

Ceux qui ont du mal à choisir une orientation cherchent souvent une école d’ingénieurs « généraliste ». A quelle réalité et à quel type d’école est-ce que cela correspond ? N’est-ce pas avant tout un abus de langage visant à rassurer les plus indécis ? Luc Delaporte, Délégué Général du Concours Alpha, a publié cette tribune sur le site « Dimension Ingénieur » afin de rétablir une part de vérité.

Une école est souvent plus ou moins « généraliste d’un grand domaine » mais peut difficilement être généraliste au point de former sans distinction des ingénieurs aussi compétents dans le bâtiment, l’agriculture, le génie biologique ou l’informatique… École d’ingénieurs du Monde Numérique, l’ESIEA se revendique comme « généraliste des sciences et technologies du numérique » ce qui englobe déjà plusieurs domaines complémentaires allant de l’informatique, l’électronique, la robotique à l’automatique.

Omniprésent dans tous les secteurs d’activités, le numérique a l’avantage d’inciter les étudiants à être polyvalents en travaillant en profondeur plusieurs disciplines et spécialités. Néanmoins, n’en déplaise à ceux qui abusent un peu trop du terme généraliste, l’école qui formera chaque élève en même temps pour les 25 grands domaines arrêtés par la Commission des Titres d’Ingénieur n’est pas encore née !

La Tribune du Délégué Général du Concours Alpha

Il existe aujourd’hui plus de 200 écoles d’ingénieur en France dont 80 recrutent directement après le Bac. La recherche d’une formation d’ingénieur, lorsque l’on est en classe de Terminale, peut alors s’avérer compliquée.

Face à ce large choix, de nombreux élèves optent pour des formations d’ingénieur se revendiquant « généralistes ». Ils espèrent obtenir le précieux titre et ont l’impression qu’ils n’auront pas à faire de choix de spécialisation.

Le terme « généraliste » associé au titre d’ingénieur existe depuis plus d’un siècle et demi. Cité en premier lieu par l’École Centrale des Arts et Manufactures (l’École Centrale de Paris), l’ingénieur généraliste se définit alors comme « médecin des usines et des fabriques ». Il intervient principalement dans le domaine des sciences industrielles (issues de problématiques mécaniques). Plus tard, l’École des Mines précise la définition de l’ingénieur généraliste et y apporte des compléments disciplinaires (chimie, électricité etc.).

Avec l’évolution des sciences et des techniques, de nombreuses écoles d’ingénieurs se créent autour de thématiques d’études plus spécifiques pour répondre à des problématiques industrielles de plus en plus complexes. En parallèle à ce développement, les écoles généralistes mettent en place un système d’approfondissements qui conduit leurs élèves à se spécialiser progressivement au cours de leur cursus.

La création de la Commission des Titres d’Ingénieurs (CTI), en 1934, conduit à la définition de plusieurs domaines d’intervention de l’ingénieur. A ce jour, la CTI reconnait 11 champs thématiques pour les formations d’ingénieurs dont aucun n’est « généraliste ».  Le modèle pédagogique de toutes les écoles répond à la définition du métier d’ingénieur défini par la CTI.

« Le métier de l’ingénieur consiste à poser et résoudre de manière performante et innovante des problèmes souvent complexes, de création, de conception, de réalisation, de mise en œuvre, au sein d’une organisation compétitive, de produits, de systèmes ou de services, éventuellement de leur financement et de leur commercialisation. »

À ce titre, l’ingénieur doit posséder un ensemble de savoirs techniques, économiques, sociaux et humains, reposant sur une solide culture scientifique.

En ce sens, quel que soit le champ thématique, tout ingénieur diplômé d’une école accréditée par la CTI à une vocation généraliste.

Alors, si l’on définit une école généraliste uniquement sur la variété des entreprises dans lesquelles ses diplômés sont aptes à intervenir, c’est désormais la formation dans le secteur du numérique qui doit être mise en avant. C’est en effet, l’un des rares points communs entre les secteurs d’activité de la mécanique, à la chimie en passant par l’aéronautique, l’agro-alimentaire…

Enfin, dans un contexte ou l’expertise technique pointue est de plus en plus recherchée par les entreprises souhaitant gagner des parts de marché dans un monde globalisé, on peut s’interroger sur la pertinence du terme « généraliste » qui supposerait « aucune spécialisation » mais aussi « aucune expertise ».

Pour résumer, on peut considérer aujourd’hui que tout ingénieur est généraliste de son secteur d’intervention.

Vous le verrez très vite sur le portail APB car au moment de votre choix dans la rubrique « formations d’ingénieur », vous êtes invités à préciser votre recherche par « mots clés » qui correspondent de manière assez proche aux champs thématiques définis par la CTI. Le mot clé « généraliste » n’en fait pas partie. »

Luc DELAPORTE Délégué Général du Concours Alpha

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