Publié le 28/08/2025

Mise à jour le 01/09/2025

Zoom sur l’engagement de l’ESIEA dans The Shift Project

Zoom sur l’engagement de l’ESIEA dans The Shift Project

Le monde entre dans une nouvelle ère énergétique, celle de l’après-pétrole. À l’ESIEA, cette transition cruciale n’est pas prise à la légère. Lors d’un récent colloque organisé par l’école, les étudiants ont pu échanger autour des défis d’un avenir post-pétrole. Point d’orgue de l’événement : l’intervention passionnante de Matthieu Auzanneau, directeur du Shift Project, qui a partagé sa vision stratégique pour décarboner l’économie. Aux côtés de cet expert, l’ESIEA a également mis en avant ses propres forces vives, notamment Siba Haidar, enseignante-chercheuse spécialiste de l’intelligence artificielle et de son impact écologique. Retour sur les moments forts de ce colloque et sur l’engagement de l’ESIEA dans la formation des ingénieurs de demain face aux enjeux climatiques et énergétiques.

The Shift Project : un think tank au service de la décarbonation

Pour bien comprendre le contexte, il faut d’abord savoir ce qu’est The Shift Project. Ce think tank français, fondé en 2010, s’est donné pour mission de favoriser une économie libérée de la contrainte carbone. En clair, il s’agit d’un organisme à but non lucratif qui éclaire et influence le débat sur la transition bas-carbone en France et en Europe. Le Shift Project réunit des experts de divers domaines tel que l’énergie, le transport, le numérique et l’économie afin de produire des études et des recommandations pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles.

Parmi ses travaux, on compte des rapports de référence sur des sujets variés : la sobriété numérique (comment réduire l’empreinte écologique du numérique), la décarbonation des transports, la transition énergétique dans l’industrie, ou encore un ambitieux Plan de transformation de l’économie française visant la neutralité carbone à horizon 2050.

La vision stratégique du Shift Project repose sur une idée forte : il est possible de bâtir une société prospère tout en diminuant drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre, à condition d’anticiper le déclin des énergies fossiles et de repenser nos modes de production et de consommation. Cette vision n’est pas une utopie technocratique, mais un plan d’action concret élaboré avec le soutien de scientifiques et d’entreprises engagées.

En tant que partenaire du Shift Project, l’ESIEA partage cette ambition. L’école intègre dans sa démarche pédagogique les enjeux de sobriété énergétique et numérique responsable, convaincue que les ingénieurs qu’elle forme auront un rôle central à jouer dans la transition écologique. C’est donc tout naturellement que l’ESIEA a invité Matthieu Auzanneau à s’exprimer lors de son colloque annuel pour inspirer les étudiants et les sensibiliser à ces défis d’avenir.

Penser une intelligence artificielle sobre et alignée avec la transition

L’ESIEA a aussi mis en lumière l’expertise de ses enseignants-chercheurs. Siba Haidar, enseignante-chercheuse en informatique à l’ESIEA, a contribué aux travaux du Shift Project sur l’empreinte écologique de l’intelligence artificielle. Elle fait partie du comité de rédaction du rapport « Quelles infrastructures numériques pour un monde décarboné ? », publié en 2025, qui analyse les impacts énergétiques et climatiques du numérique et en particulier de l’IA générative.

Rapport-intermediaire-IA Siba Haidar

Dans ce rapport et lors de son intervention, Siba Haidar a rappelé que l’IA, et surtout l’IA générative, repose sur des infrastructures très gourmandes en calcul et en énergie : entraînement de modèles massifs, multiplication des serveurs et croissance accélérée des centres de données. Sans vigilance, ces dynamiques risquent d’alourdir encore l’empreinte carbone du numérique, déjà en forte croissance.

Pour y répondre, elle plaide pour une IA frugale : des modèles plus compacts, mieux optimisés, nécessitant moins de calculs, intégrés dans des infrastructures décarbonées. Elle a également présenté la méthodologie développée par le Shift Project, appelée la « Boussole de l’IA », qui permet d’évaluer chaque cas d’usage selon son utilité réelle et son impact énergie-climat. L’objectif est clair : replacer l’intelligence artificielle au service de l’intérêt général et de la transition écologique, plutôt que de laisser sa croissance se poursuivre sans cadre ni stratégie.

Rapport-intermediaire-IA Siba Haidar

Son message aux étudiants était direct : les ingénieurs de demain devront concevoir des technologies conscientes de leurs limites physiques et de leur coût environnemental. En travaillant dès aujourd’hui sur la sobriété numérique et sur des usages d’IA alignés avec les objectifs climatiques, ils pourront transformer ce qui est aujourd’hui un défi en véritable opportunité d’innovation responsable.

Former les acteurs de la transition : une mission essentielle de l’ESIEA

En accueillant le Shift Project et en donnant la parole à des experts comme Matthieu Auzanneau, l’ESIEA confirme qu’ingénierie et transition écologique vont de pair. Loin d’être un simple slogan, cette conviction irrigue la formation et la vie étudiante au quotidien. Les retours du colloque sont éloquents : les étudiants se disent à la fois mieux informés et plus motivés pour intégrer ces enjeux dans leur parcours. Certains ont découvert des vocations dans les énergies renouvelables, la mobilité durable ou l’éco-conception logicielle, tandis que d’autres envisagent désormais de poursuivre leurs études ou carrières en lien avec l’économie circulaire ou la recherche en efficacité énergétique.

L’ESIEA, de son côté, ressort renforcée dans sa démarche. L’école entend continuer sur cette lancée en multipliant les occasions d’apprentissage autour du climat et de l’énergie : futurs colloques, modules spécialisés, projets interdisciplinaires… Autant d’initiatives qui, comme l’interview de Matthieu Auzanneau l’a illustré, contribuent à armer intellectuellement et techniquement les ingénieurs de demain. Car préparer un monde post-pétrole ne se fera pas sans eux. Mais à voir l’enthousiasme et la clairvoyance des étudiants lors de ces échanges, une chose est sûre : la relève est prête à relever le défi de la transition énergétique, et l’ESIEA sera à leurs côtés pour les y préparer.