Publié le 12/11/2025
Mise à jour le 19/11/2025
Cann’Eye : l’innovation étudiante pour la mobilité des malvoyants
Une innovation étudiante au service de l’inclusion
Et si la technologie permettait de réduire les obstacles quotidiens auxquels font face les personnes malvoyantes ? C’est le défi que se sont lancés cinq étudiants de l’ESIEA : Nivete Kanthakumar, Diego Vicente Sas, Tiago Nogueira, Adrien Vallon et Esteban Parraga-Rojas en développant Cann’Eye, une canne connectée à faible coût, dotée de capteurs et de systèmes d’alerte innovants.
Conçue dans le cadre de leur projets scientifiques et techniques, cette canne a pour ambition d’améliorer l’autonomie des personnes atteintes d’un handicap visuel, tout en rendant la technologie d’assistance plus accessible. En phase avec les valeurs de l’ESIEA et la dynamique de la Semaine du Handicap 2025 (du 17 au 23 novembre ), ce projet est un exemple concret de technologie utile et inclusive.
Une réponse concrète à un besoin réel
Identifier les limites des cannes actuelles
Les cannes blanches traditionnelles, bien que fondamentales pour de nombreuses personnes malvoyantes, restent limitées dans leur capacité à détecter les obstacles situés en hauteur ou à anticiper des dangers soudains. Quant aux cannes connectées existantes, comme l’Ultracane ou la Smart Cane, elles offrent des services utiles mais restent souvent très onéreuses.
Proposer une solution accessible et enrichie
Cann’Eye a été pensée pour offrir des fonctionnalités essentielles sans compromis sur le prix :
- Détection d’obstacles grâce à trois capteurs à ultrasons HC-SR04, installés pour couvrir un champ de détection de 180°.
- Alerte vibrante ou sonore via un buzzer ou un moteur vibrant, activés si un obstacle est détecté à moins de 70 cm.
- Alerte météo : un capteur DHT11 informe l’utilisateur en cas de température élevée (>30°C) ou d’humidité excessive (>80%).
- Module GPS et bouton d’urgence : en cas de danger, un message contenant la position exacte est envoyé à un proche via Telegram.
- Zones sensibles préprogrammées : certains lieux identifiés comme à risque déclenchent une alerte continue.



Une approche pédagogique ancrée dans le réel
Travail en équipe et gestion de projet
Le projet a mobilisé deux sous-équipes complémentaires :
- L’équipe électronique (Tiago, Diego) s’est chargée de l’assemblage et de la programmation sur Arduino.
- L’équipe informatique (Nivete, Adrien, Esteban) a mis en place la communication avec la Raspberry Pi, la géolocalisation, le bot Telegram et le bouton d’urgence.
Chacune des fonctionnalités a été testée séparément avant d’être intégrée dans un prototype global. Cette approche modulaire, propre à la méthodologie enseignée à l’ESIEA, a permis de gagner en efficacité et en rigueur technique.
De la conception à l’expérimentation
La canne a été modélisée sous Fusion 360 pour anticiper le positionnement des composants. Après plusieurs tests, les étudiants ont remplacé certains composants (Arduino Mega et Raspberry Pi 3) par des versions plus compactes, comme l’Arduino Nano, afin d’optimiser l’espace. Des essais ont été réalisés en condition réelle, y compris l’envoi de messages jusqu’au Sri Lanka, reçus en quelques secondes.
Des perspectives d’évolution ambitieuses
Améliorations techniques envisagées
Parmi les améliorations projetées :
- Intégration de tous les composants sur une seule carte plus compacte (ESP32 S2 Mini ou Raspberry Pi Zéro).
- Suppression de la platine d’essai au profit de soudures pour gagner en fiabilité.
- Rendre la canne étanche et protéger les capteurs contre les chocs et l’humidité.
Vers une extension des fonctionnalités
Une commande à distance via Telegram est également à l’étude, permettant au contact d’urgence de connaître la position de la canne ou son niveau de batterie, uniquement après l’activation du bouton d’alerte, afin de préserver la vie privée de l’utilisateur.
Une démarche engagée et prometteuse
Cann’Eye témoigne de l’engagement des étudiants de l’ESIEA à mettre la technologie au service de l’utilité sociale. En croisant compétences techniques et sens de l’usage, le projet esquisse une voie concrète vers une mobilité plus inclusive.
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