Publié le 24/09/2025
Mise à jour le 24/09/2025
Leslie Fifanon, étudiant de l’ESIEA, lauréat du Prix Coup de Cœur aux UEM 2025

Lors de la 5ᵉ édition des Universités des Entrepreneurs Mayennais (UEM) le 18 septembre 2025, un étudiant de l’ESIEA Laval s’est distingué en remportant un prix prestigieux. Leslie Fifanon, élève ingénieur en dernière année à l’ESIEA, a reçu le Prix Coup de Cœur du Jury décerné par le COMEX 40 Mayenne pour son projet innovant en cybersécurité hardware. Près d’une centaine d’étudiants et de collaborateurs de l’ESIEA figuraient parmi les 1300 participants tels que des entrepreneurs et des étudiants de cet événement, illustrant le lien entre le monde académique et le monde économique.
Un projet récompensé aux UEM 2025
Le 18 septembre 2025, l’ESIEA était présente aux UEM 2025, un événement annuel organisé à Laval par le MEDEF Mayenne et la CCI de la Mayenne, placé cette année sous le thème « Enchanter notre futur ». Lors de ce rendez-vous incontournable réunissant entrepreneurs, étudiants et décideurs du territoire, Leslie Fifanon a présenté son projet Analyse hardware sous la forme d’un service d’audit de sécurité pour l’industrie. Sa démonstration technique était très ludique : il a réalisé en direct une attaque par injection de fautes de tension sur une puce électronique, parvenant à contourner une protection censée empêcher la lecture et l’écriture dans la mémoire de l’appareil. Dans la foulée, il a également montré comment on pouvait extraire le code d’accès d’une clé de stockage USB sécurisée.

Suite à cette présentation le jury du COMEX 40 Mayenne a choisi de distinguer le projet Analyse hardware en lui attribuant le Prix Coup de Cœur du Jury, assorti d’une récompense de 300 euros. Ce chèque sera reversé à l’association étudiante RED (Research and Experimentation Department), afin de soutenir de nouveaux projets.
Un parcours d’ingénieur entre la Tunisie et la France
Leslie Fifanon est étudiant en 5ᵉ année du cycle ingénieur à l’ESIEA et futur doctorant. Originaire de Tunisie, il a rejoint l’ESIEA en 2023 en intégrant la 4ᵉ année dans le cadre d’un double diplôme entre l’ESIEA et l’EPI, une école d’ingénieurs située à Sousse. Ce parcours international lui a permis de bénéficier de l’excellence académique de deux établissements prestigieux et d’enrichir sa formation d’ingénieur.
Dès sa 5ᵉ année, Leslie s’est investi dans un Projet Scientifique et Technique (PST) ambitieux baptisé « Analyse hardware ». Mené au sein de l’équipe de recherche Confiance Numérique et Sécurité (CNS) de l’ESIEA, ce projet, reconduit chaque année par des étudiants des majeures cybersécurité et systèmes embarqués a plongé l’étudiant dans un domaine à la croisée de la cybersécurité et de l’électronique. « Grâce à ce projet, j’ai découvert un univers qui m’a aussitôt passionné : le chevauchement entre la cybersécurité et l’électronique », confie-t-il, enthousiasmé par cette approche de sécurité du matériel encore peu explorée en école d’ingénieurs.

Du CNS de l’ESIEA au cœur de la cybersécurité matérielle
Fort de cette expérience, Leslie a choisi de pousser l’exploration encore plus loin lors de son stage de fin d’études au sein de l’équipe de recherche CNS de l’ESIEA. Il a proposé de poursuivre Analyse hardware en investiguant la faisabilité d’attaques matérielles avancées avec des moyens limités. Son travail de recherche s’est concentré sur deux familles d’attaques particulièrement redoutables :
- Les attaques par injection de fautes : il s’agit de perturber volontairement le fonctionnement d’un circuit ou d’une puce électronique afin d’en modifier le comportement normal. Concrètement, cela peut passer par des variations brutales de l’alimentation électrique, l’envoi de signaux perturbateurs ou l’application de champs électromagnétiques ciblés pour provoquer des erreurs de fonctionnement exploitables.
- Les attaques par canaux auxiliaires physiques : il s’agit d’exploiter les fuites physiques émises involontairement par le système, plutôt que d’attaquer directement l’algorithme logiciel. La consommation d’énergie, les émissions électromagnétiques, le temps d’exécution ou même le bruit généré par l’appareil peuvent révéler des informations sensibles (clés de chiffrement, codes secrets), permettant d’inférer des opérations internes sans jamais déchiffrer directement le logiciel.

Au fil de ces expérimentations, Leslie Fifanon a acquis une expertise rare à l’interface de l’ingénierie électronique et de la cybersécurité. La maîtrise de ces techniques de pointe lui a permis de concevoir une démonstration concrète, qu’il a présentée lors des Universités des Entrepreneurs Mayennais 2025.
Un autre étudiant de l’ESIEA, Lucas Guillet, était également présent pour exposer son propre projet innovant, montrant la diversité des projets portés par les étudiants. Pour Leslie Fifanon, cet échange avec un public passionné a été très enrichissant. « Les UEM ont été une formidable expérience et une occasion de plus de vulgariser cette thématique en échangeant avec un public curieux », a-t-il expliqué à l’issue de sa présentation. Et sa performance n’est pas passée inaperçue : le jury du COMEX 40 Mayenne lui a attribué le Prix Coup de Cœur du Jury, saluant le caractère innovant et l’excellence technique de son projet de cybersécurité hardware.



Vers un brillant avenir : doctorat et innovations à venir
Après ce succès aux UEM 2025, l’aventure de Leslie Fifanon ne fait que commencer. Déterminé à approfondir cette passion pour la sécurité du matériel, il a choisi de poursuivre ses travaux en s’engageant dès novembre 2025 dans une thèse doctorale. Fraîchement diplômé de l’ESIEA, il a intégré un programme doctoral de haut niveau à CentraleSupélec, en collaboration avec le CEA, pour contribuer à un projet national de recherche. Sa thèse portera sur la conception et la vérification formelle de contre-mesures ciblant les attaques par injection de fautes, une suite logique de son projet d’études, et il se dit enthousiaste à l’idée de relever ce nouveau défi scientifique.
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