Des doctorants de l’ESIEA remportent le Best Paper Award à EDOC 2025

La recherche en cybersécurité et intelligence artificielle explicable est au cœur des priorités de l’ESIEA. Deux doctorants de l’école, Antoine Leblanc et Zequan Huang, ont été récompensés à la conférence internationale EDOC 2025 à Lisbonne par le prestigieux Best Paper Award. Leur article, issu du projet européen ANCILE, propose une nouvelle manière d’évaluer les ontologies en cybersécurité, afin de rendre l’IA plus fiable et compréhensible. Une distinction qui témoigne du dynamisme de la recherche à l’ESIEA et du rôle croissant de ses doctorants dans l’innovation scientifique.

Les ontologies, un pilier pour une cybersécurité de confiance

Face à des menaces toujours plus complexes, les systèmes de défense en cybersécurité doivent pouvoir s’appuyer sur des bases solides. C’est précisément le rôle des ontologies : des modèles de données permettant de représenter les concepts (attaque, vulnérabilité, défense, actif, etc.) et les relations entre eux. Elles constituent en quelque sorte un langage commun entre les humains et les machines.

Dans le cadre d’un SOAR (Security Orchestration, Automation and Response), qui automatise la détection et la réponse aux incidents, ces ontologies assurent la cohérence entre les différents modules du système. Elles sont aussi essentielles pour développer une IA explicable, capable de justifier ses décisions à partir de connaissances clairement structurées. Mais avec plus d’une centaine d’ontologies existantes dans le domaine, le défi est de sélectionner les plus pertinentes et crédibles.

Le projet ANCILE : vers une IA explicable pour la cybersécurité

C’est tout l’enjeu du projet ANCILE, financé par l’ANR et le FNR luxembourgeois, qui réunit cinq partenaires : l’ENSTA, l’ESIEA, l’Université Paris Panthéon Sorbonne, Gatewatcher et le LIST (Luxembourg Institute of Science and Technology). Son objectif : développer un SOAR de nouvelle génération, intégrant une IA explicable et capable de résister aux cyberattaques les plus sophistiquées.

Les deux doctorants de l’ESIEA, Antoine Leblanc et Zequan Huang, y jouent un rôle clé. Leur mission : analyser, comparer et sélectionner les ontologies qui serviront de socle au projet.

Une approche novatrice : la notion de crédibilité

Dans leurs recherches, les deux doctorants se sont appuyés sur un cadre méthodologique reconnu, le Framework for Ontology Characterization, mais ont constaté qu’il ne suffisait pas à couvrir les besoins d’ANCILE. Certaines ontologies prometteuses étaient en effet mises de côté.

Antoine Leblanc et Zequan Huang ont alors proposé une extension du framework, en y introduisant un critère inédit : la crédibilité d’une ontologie. Celle-ci repose sur quatre axes :

• sa reconnaissance par les pairs,
• sa validation académique,
• son adoption par des standards,
• son usage par l’industrie.

Cette approche permet de distinguer les ontologies les plus fiables et les plus utilisées, garantissant ainsi un choix cohérent et solide pour le projet ANCILE.

Un Best Paper Award à Lisbonne

Leurs résultats ont été présentés à la 29ᵉ édition de la conférence internationale EDOC, un rendez-vous majeur pour la communauté scientifique.

Leur article, coécrit avec Jacques Robin (ESIEA Lab – LDR), Bénédicte Le Grand et Nourhène Ben Rabah (Université Paris Panthéon Sorbonne), a remporté le Best Paper Award.

Cette distinction récompense non seulement l’originalité de leur approche mais aussi la pertinence de leur contribution pour le futur de la cybersécurité. Elle met en valeur la capacité des jeunes chercheurs de l’ESIEA à produire des résultats reconnus au plus haut niveau international.

Antoine Leblanc et Zequan Huang : deux doctorants de l’ESIEA engagés

Les deux doctorants de l’ESIEA se sont intéressés à la sélection et l’évaluation des ontologies.

• Antoine Leblanc a effectué une synthèse des recherches antérieures sur les méthodes existantes de caractérisation des ontologies. En appliquant le Framework for Ontology Characterization, il a constaté que des ontologies pertinentes restaient de côté. Il a alors proposé une extension du cadre méthodologique en introduisant un nouveau critère : la crédibilité d’une ontologie. Ce critère se décline en quatre axes : reconnaissance par les pairs, par le monde académique, par les standards et par l’industrie.
• Zequan Huang, également en première année de thèse, travaille en parallèle sur d’autres aspects de la modélisation et de l’ingénierie des connaissances dans le projet ANCILE. Sa collaboration avec Antoine sur ce papier illustre la richesse d’un travail collectif où chaque doctorant apporte une expertise complémentaire.

Leur approche conjointe permet de sélectionner des ontologies fiables et reconnues, garantissant la robustesse et la transparence des futurs systèmes de défense cyber développés dans le cadre d’ANCILE.

Leur collaboration illustre parfaitement la synergie entre les doctorants, les enseignants-chercheurs et les partenaires académiques et industriels.

L’ESIEA, un acteur de la recherche en cybersécurité et IA

Cette récompense vient confirmer l’excellence de la recherche à l’ESIEA, portée par ses unités de recherche. Elle bénéficie directement aux étudiants des majeures Cybersécurité et Intelligence Artificielle & Data Science, qui profitent d’enseignements enrichis par les avancées les plus récentes.

En mettant en avant deux jeunes chercheurs comme Antoine Leblanc et Zequan Huang, l’ESIEA démontre son rôle moteur dans la formation et l’accompagnement de doctorants capables d’apporter des contributions concrètes et reconnues à la communauté scientifique.

Avec ce Best Paper Award, Antoine Leblanc et Zequan Huang confirment l’importance des ontologies dans la construction d’une IA explicable au service de la cybersécurité. Leur démarche innovante ouvre de nouvelles perspectives pour fiabiliser et rendre plus transparentes les décisions automatisées des systèmes de défense.

Cette distinction illustre également la contribution active de l’ESIEA et de ses doctorants à la recherche scientifique en cybersécurité et intelligence artificielle, en lien étroit avec ses partenaires académiques et industriels.