Publié le 11/04/2025

Mise à jour le 10/07/2025

Vision EEG : quand trois étudiants ingénieurs transforment la pensée en images

Vision EEG : quand trois étudiants ingénieurs transforment la pensée en images

Imaginez pouvoir créer des images sur un écran simplement en y pensant. Ce rêve digne de la science-fiction est en train de devenir réalité grâce à Vision EEG, un projet innovant mené par trois étudiants de l’ESIEA sur le campus de Laval. Ces futurs ingénieurs ont eu l’audace de s’attaquer à un défi technologique de taille : générer des images par la pensée en analysant les ondes du cerveau.

Présenté lors du West Data Festival, le grand rendez-vous de l’intelligence artificielle et de la data à Laval et mis en lumière par la presse (Ouest-France) le projet Vision EEG illustre à merveille la créativité et l’esprit d’innovation portés par les étudiants de cette école d’ingénieurs.

Un projet qui mêle intelligence artificielle et réalité virtuelle pour « lire » dans le cerveau

Vision EEG est un système qui mélange intelligence artificielle et réalité virtuelle afin de donner corps aux images fabriquées par notre cerveau. Dit plus simplement, le dispositif cherche à recréer sur un écran l’image à laquelle pense une personne, en se basant sur son activité cérébrale. Pour y parvenir, les trois étudiants ont couplé deux technologies de pointe : d’un côté, un casque EEG (électroencéphalogramme) mesure les signaux électriques émis par le cerveau, de l’autre, un casque de réalité virtuelle équipé du suivi du regard (eye-tracking) capture les mouvements oculaires​. Les données récoltées sont ensuite traitées par des algorithmes d’intelligence artificielle (notamment du machine learning) capables d’apprendre à associer ces signaux cérébraux aux images imaginées. Autrement dit, les étudiants entraînent l’IA à traduire l’activité du cerveau en images visibles.

Vision EEG etudiants de l'ESIEA

Le défi est immense : l’interface cerveau-ordinateur mise en œuvre ici doit décoder en temps réel ce qu’une personne est en train d’imaginer. « Notre projet consiste à récupérer les signaux émis par notre cerveau pour recréer les images que nous imaginons », résument Alexis Martin, Gabrielle Nicolle et Mathieu Desnos, les trois élèves ingénieurs à l’origine de Vision EEG​. En combinant leurs compétences en électronique, en programmation et en data science, acquises au sein de leur formation d’ingénieur à l’ESIEA, ils ont développé pas à pas ce système inédit. Ils ont d’abord effectué un important travail de recherche pour s’appuyer sur les quelques études existantes, puis défini un protocole de collecte de données cérébrales auprès de volontaires. Actuellement, ils testent un modèle de classification capable d’identifier le type d’image pensé (par exemple distinguer un chien d’une voiture) et travaillent sur un modèle génératif qui recomposerait l’image mentalisée à partir des signaux du cerveau. L’ensemble du projet mobilise des savoir-faire pointus en intelligence artificielle et en réalité virtuelle, deux domaines au cœur de la révolution numérique d’aujourd’hui.

Une innovation au service de la santé, de l’éducation… et bien plus

Au-delà de la prouesse technique, Vision EEG ouvre des perspectives fascinantes. Imaginer pouvoir « voir » ce qu’une personne a en tête offre un potentiel énorme dans de nombreux domaines. Ouest-France, dans un article qui a salué cette initiative étudiante, parle d’« une innovation au service de la santé ou de l’éducation »​. En effet, les applications possibles vont de la médecine à l’enseignement, en passant par la création artistique.

Dans le domaine de la santé, on peut envisager des outils de communication pour des patients incapables de s’exprimer verbalement. Par exemple, en psychiatrie ou en psychologie, un thérapeute pourrait demander à un patient de penser à un souvenir ou à une image : le système Vision EEG pourrait alors afficher cette image, offrant un nouveau moyen d’explorer le monde intérieur du patient​. Pour les personnes paralysées ou atteintes du syndrome d’enfermement (locked-in syndrome), une telle interface cerveau-machine pourrait servir de moyen d’expression visuelle de leurs pensées, améliorant leur prise en charge et leur bien-être.

En éducation, on peut imaginer des applications pour améliorer l’apprentissage et la créativité. Un élève pourrait, en pensant à un concept, générer une illustration de ce concept, ce qui l’aiderait à mieux le comprendre ou mémoriser. Les enseignants, de leur côté, disposeraient d’un retour visuel instantané sur la façon dont un élève se représente une notion donnée – un outil potentiellement révolutionnaire pour adapter leur pédagogie en temps réel. Par ailleurs, ce type de technologie pousserait les étudiants à développer de nouvelles formes de créativité, en mariant l’art et la science. Dans le champ de la création artistique ou du jeu vidéo, « lire » directement dans l’imaginaire du concepteur pour générer des décors ou des personnages virtuels pourrait faire passer l’expérience immersive à un niveau inédit.

Bien sûr, comme tout projet aux allures de science-fiction devenu réalité, Vision EEG soulève aussi des questions éthiques. Les étudiants en sont conscients : ils soulignent l’importance de cadrer ces technologies pour garantir une utilisation respectueuse et sécurisée des données cérébrales. Nos pensées les plus intimes doivent rester sous notre contrôle. C’est là tout l’enjeu de ce type d’innovation : repousser les frontières du possible tout en veillant à ce que la technologie reste au service de l’humain. Sur ce point, Gabrielle, Mathieu et Alexis insistent : leur démarche d’ingénieurs s’inscrit dans une vision responsable, où l’innovation doit servir le bien commun, un principe cher à l’ESIEA, école d’ingénieurs qui promeut un numérique utile et éthique.

De la présentation au West Data Festival à la reconnaissance médiatique

Vision EEG n’est pas passé inaperçu. Le projet a été présenté en mars lors du West Data Festival à Laval, un événement qui réunit chaque année des centaines d’experts et passionnés de l’IA et du big data.

West Data festival 2025 !

Durant ce festival, les étudiants de l’ESIEA ont pu faire la démonstration de leur invention devant un public de professionnels et de curieux, fiers de montrer que des étudiants-ingénieurs peuvent, dès leur formation, contribuer concrètement à l’avancée des technologies. Figurez-vous que dans le programme officiel du West Data Festival 2025, on retrouvait bien une démonstration “Vision EEG” parmi les temps forts de la journée​. Quelle fierté pour ces jeunes innovateurs de tenir leur place dans un tel rendez-vous !

Gagnants du Trophée « Les étudiants innovent » lors du concours La Mayenne innove.

Par ailleurs, lors du concours La Mayenne Innove organisé par Ouest-France, Vision EEG a remporté le Trophée “Les étudiants innovent”, décrochant ainsi une belle reconnaissance de la part de professionnels de l’innovation et des institutions locales.

Projet étudiant, vision EEG

En recevant ce prix, Gabrielle, Alexis et Mathieu ont démontré que la relève de l’ingénierie est bien là, prête à relever les défis technologiques les plus audacieux.

L’ESIEA, incubateur de projets audacieux

L’aventure Vision EEG incarne parfaitement l’esprit audacieux et innovant que l’ESIEA s’attache à insuffler à ses étudiants. Dans cette école d’ingénieurs, chaque projet étudiant peut devenir un terrain d’exploration unique, où les connaissances en classe se transforment en réalisations concrètes révolutionnaires. Qu’il s’agisse d’allier intelligence artificielle et réalité virtuelle pour repousser les limites de l’interface cerveau-machine, de travailler sur la cybersécurité ou sur la robotique, les élèves sont encouragés à imaginer des solutions inédites aux enjeux de demain.

Vision EEG Esiea Laval

En servant d’incubateur de projets audacieux, l’ESIEA permet à ses étudiants de développer non seulement des compétences techniques pointues, mais aussi la créativité, l’esprit d’initiative et le sens des responsabilités qui font les grands innovateurs. Vision EEG, avec son pari de rendre visible l’invisible est l’illustration éclatante de cette philosophie. Audace, expertise technologique et utilité sociale : un trio gagnant qui fait la fierté de l’ESIEA et ouvre de belles perspectives à ces trois étudiants ingénieurs promis à un brillant avenir.